}

mercredi 10 juin 2009

On the Road... again. La filière américaine (2)

Jack London publiait en 1907, The Road. Cinquante ans plus tard, en 1957, Jack Kerouac publiait On the Road, écrit entre 1948-1956. Ce titre même est un hommage à son prédécesseur, le «Pionnier de la Route». Il adoptera le même prénom, Jack. Son véritable prénom est Jean-Louis; pour sa mère, vers qui il reviendra sans cesse, il est et restera «Ti-Jean». Son patronyme est Kérouac, avec l’accent aigu…

Jack London avait rédigé un carnet de notes qui lui a servi pour The Road; c’est avec ce premier roman qu’il débute sa carrière littéraire, qu’il se découvre écrivain. Une carrière prolifique! Jack Kerouac, quant à lui, avait déjà publié un roman en 1950, The Town and the City -Avant la route- salué par la critique. Sa carrière était donc amorcée, et il savait depuis toujours, pour ainsi dire, qu’il serait un écrivain.
L’«armée» de chômeurs et de laissés-pour-compte du «général» Kelly , que London rejoignit , réclamait des routes… et du travail.

Kerouac, lui, errait sur les routes américaines dont la mythique 66 reliant Chicago à Los Angeles, se déplaçant en auto-stop, mais aussi montant à bord de wagons de marchandises comme London.
Les temps ont changé, mais la jeunesse reste éprise de liberté, et du désir de prendre le large. Inscrits dans la même filière américaine, les deux Jack sont des vagabonds, des marginaux des «tramps», des «bums». Tous deux racontent leur errance, leurs amitiés et rencontres, leurs émotions et réflexions. London met en scène Jack-the-Sailor, son double; et Kerouac, Dean Moriary, nul autre que Neal Cassidy, et Sal Paradise, son double. Le contenu de l’un est plutôt «soft», et celui de l’autre est plutôt «hard»-surtout, il va sans dire, le texte original, non épuré. London écrit en slang , dans un style parlé, spontané, familier, alors que Kerouac raconte, romance, dans un tempo jazz, en battant la mesure, dans un style personnel. Ce beat résonnera à l’oreille et au cœur de la génération d’après-guerre.

The Road touchera des millions de lecteurs. Il inspirera toute une jeunesse qui prendra la route, le livre sous le bras. C’est une œuvre majeure de la littérature américaine, d’une originalité sans pareille. Elle marquera toute une génération nommée la «Beat Generation». J’y reviendrai dans un autre billet.
Dans le prochain, ce sera Cormac McCarthy qui terminera la trilogie.