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lundi 23 mars 2009

Les Grenadines repentantes

On ne dira jamais assez l'horreur de la guerre. On ne dira jamais assez l'horreur de la Grande Guerre (1914-1918), du moins pour les soldats et les civils. Vous avez déjà vu ces images de combattants dans les tranchées où la grenade lancée, de part et d'autre des lignes de feu, n'est pas un fruit? Ils ne sont pas dans un verger, mais dans d'effroyables jardins, dévastés. Que ne rêvent-ils pas de Grenade? de leur Grenade à eux?

«On leur avait pourtant promis une guerre de quelques semaines. Ce fut en réalité quatre longues années aux confins de la barbarie et de la bestialité. Un voyage au bout de la nuit sur lequel les soldats ont énormément écrit. Une forme de thérapie pour tenter d'exorciser l'horreur.»* Que pouvait-on donc écrire le poète-soldat Guillaume Apollinaire, si ce n'est des poèmes? En 1918, il publie au Mercure de France «Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre 1913-1916», qui contient justement, des calligrammes. Les deux vers cités en exergue d'Effroyables Jardins nous indiquent que Michel Quint a tiré ce titre de Calligrammes. Voici le poème au complet:

Les Grenadines repentantes

En est-il donc deux dans Grenade / Qui pleurent sous ton seul péché

Ici l'on jette la grenade / Qui se change en œuf coché

Puisqu'il en naît des cops Infante / Entends-les chanter leurs dédains

Et que la grenade est touchante / Dans nos jardins effroyables

De l'humour noir, reprochent certains. Dans Céline, Voyage au bout de la nuit (1932), on en trouve également. Vous en conviendrez avec moi : il est plus supportable de lire Apollinaire que Céline!

*source: Les Poilus et les tranchées: http://www.histoire-en-questions.fr/premiere%20guerre%20mondiale/lespoilusaccueil.html. Un autre site à consulter: http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/poilus.html

mercredi 18 mars 2009

Le Pont, une invention romanesque?

Un dimanche après-midi –que j'imagine ensoleillée- la famille, l'oncle Gaston et sa Nicole s'entassent dans la guimbarde jaune canari pour se rendre au cinéma. À l'affiche «Le Pont» de Bernhard Vicki. Le narrateur-auteur en dit peu de chose. Une fois le livre refermé et l'émotion passée, je me suis demandée si ce film était une invention romanesque. Ce film, c'est le pivot du récit ou, si vous préférez, un élément déclencheur. Il joue donc un rôle primordial. Bref, je me demande… je cherche… je trouve. Que c'est beau d'être trouveuse! Une invention romanesque: vrai ou faux?

C'est faux! Le film existe bel et bien. Bernhard Vicky est un réalisateur de cinéma et un acteur allemand (1919-2000). Soldat durant la Deuxième guerre mondiale, il a combattu en France. Bernd, c'est bien lui! Voyez un extrait vidéo: http://www.dailymotion.com/video/x3b9z3_le-pont-bernhard-wicki_shortfilms. Voyez l'insoutenable stupidité... Tiens, ça me fait penser à Céline, «Voyage au bout de la nuit». Et vous? On saisit mieux, ensuite, l'importance de cette simple phrase à la fin de la dédicace d'Effroyables Jardins: «Et à la mémoire de Bernhard Vicky