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jeudi 9 juillet 2009

Sur la route de Jack Kerouac / Dessin de Kerouac

Nous voilà au bout de notre route, cheveux en broussailles, vêtements fripés, semelles trouées. Avec un brin de tristesse? Comme Jack kerouac... Tout de même, roulons les derniers kilomètres en beauté: un dessin et deux vidéos. De quoi s'en mettre plein la vue! Trois billets en rafale.

Les extraits de chacun des chapitres de Sur la route sont accompagnés d'images. Pour le premier chapitre (extraits (1), j'ai choisi la photo de Neal Cassidy et Jack Kerouac, alias Dean Moriarty et Sal Paradise dans le roman. Les deux protagonistes: Neal, le héros et le vrai beat, et Jack, le témoin, celui qui raconte, le pape de la beat generation.
Pour les quatre autres chapitres, correspondant à autant d'extraits, un dessin avec une note manuscrite illisible. À moins que vous ayez des yeux de lynx... Par contre, la note agrandie, par mes bons soins et à l'aide -tout de même- de Nero PhotoSnap Viewer- devient (presque) lisible. Au cas où... j'ai transcrit la note.










Dans le coin gauche: 1952

Dans le coin droit: New York

Dear Mr. Wyn:
I submit this as my idea of an appealing commer-
cial cover expressive of the book. The cover for ''The Town and
the City'' was as dull as the title and the photo backflap.
Wilbur Pippin's photo of me is the perfect On the Road one...
if will look like the faceoof (sic) the figure below.
J.K.


Ci-haut: deux routes parallèles qui se rejoignent à New York.
Du côté gauche: Frisco... Denver... Chicago... New York
Du côté droit: LA... Texas... St-Louis... New York

Sur le dessin de la route: A modern Novel By John (non pas Jack...)

Sur la page complète, vous pouviez lire: Kerouac Kerouac... écrit de plus en plus gros. Et que porte John sous le bras droit? Un immense «flasque de boisson». Allez, bye! À demain.

mercredi 8 juillet 2009

Extraits de Sur la route de Jack Kerouac (5)

Nous terminons ici notre voyage... avec six extraits tirés de la cinquième, et dernière partie, de Sur la route avec Jack Kerouac, Éditions Gallimard, collection Folio Plus (p471-479). Une fin de roman triste et belle, tristement belle, et poétique.

01. À l'automne, je quittai moi-même Mexico (les papiers de divorce en main, Dean avait quitté Mexico) pour rentrer chez moi et, une nuit, juste au-delà du poste frontière de Laredo, à Dilley, dans le Texas, j'étais planté sur la route chaude au-dessous d'une lampe à arc où s'écrasaient les papillons quand j'entendis un bruit de pas au loin dans l'obscurité et voilà qu'un grand vieillard, avec des cheveux blancs qui lui t0mbaient dans le cou, passa en raclant les pieds avec un paquet sur le dos et, me voyant sur son chemin, il dit:«Cherche l'homme en gémissant», et il retourna en raclant les pieds à son obscurité. Est-ce que ceci signifiait que je devais, pour finir, continuer à pied mon pèlerinage sur les routes ténébreuses d'Amérique? Luttant contre la tentation, je rentrai en vitesse à New York (...). (p.474)
02. Ainsi la vie de Dean trouvait-elle son assiette avec son épouse la plus fidèle, la plus aigrie et la plus roublarde, Camille, et j'en remerciai Dieu pour lui. (p.477)
03. La dernière fois que je le vis ce fut dans des circonstances tristes et étranges. (...) Ils se rencontrèrent bien (Dean et Rémi Bonceur) mais Dean ne savait plus parler et il ne dit rien et Rémi lui tourna le dos (celui-ci refusa net qu'il les accompagne au) concert de Duke Ellington au Metropolitan Opera. (...) il m'aimait bien, mais il n'aimait pas mes imbéciles d'amis. (p.477)
04. (...) Dean, déguenillé dans son manteau mité qu'il avait spécialement emporté en prévision des températures glaciales de l'Est, s'en alla tout seul à pied et, au moment où je le vis, il tournait le coin de la Septième Avenue regardant la rue droit devant lui, et repartait à l'attaque. (p.478)
05. (...) Et on partit pour ce concert triste et déplaisant où j'allais à contrecoeur, et tout le temps, je pensais à Dean, je pensais qu'il avait repris le train et se tapait plus de trois mille miles à travers cet horrible pays et ne savait d'ailleurs pas pourquoi il était venu, sinon pour me voir. (p.479)
06. Ainsi donc, en Amérique, quand le soleil descend et que je suis assis près du fleuve sur le vieux quai démoli, contemplant au loin, très loin, le ciel au-dessus du New Jersey, et que je sens tout ce pays brut rouler en bloc son étonnante panse géante jusqu'à la côte Ouest et toute cette route qui y va, tous ces gens qui rêvent dans son immensité -- et, dans l'Iowa, je le sais, les enfants à présent doivent être en train de pleurer dans ce pays où on laisse les enfants pleurer, et cette nuit les étoiles seront en route et ne savez-vous pas que Dieu c'est le Grand Ours et l'homme-orchestre? et l'étoile du berger doit être en train de décliner et de répandre ses pâles rayons sur la prairie, elle qui vient juste avant la nuit complète qui bénit la terre, obscurcit tous les fleuves, décapite les pics et drape l'ultime rivage et personne, personne ne sait ce qui va arriver à qui que ce soit, n'étaient les mornes misères de l'âge qu'on prend-- alors je pense à Dean Moriarty, je pense même au vieux Dean Moriarty, le père que nous n'avons jamais trouvé, je pense à Dean Moriarty. (p.479).

lundi 6 juillet 2009

Extraits de Sur la route de Jack Kerouac (4)

Nous en sommes à la quatrième partie du roman Sur la route de Jack Kerouac, publié chez Gallimard, dans la collection Folio Plus (p.385 à p.469). Je vous propose d'en lire quatre extraits. J'ai lu et relu ce roman, j'ai pris des notes et choisi des extraits, que je tape ensuite et relis... Sachez bien que j'y trouve toujours autant d'intérêt. Et, comme vous le savez, je le fais pour vous... Merci de lire ces extraits!

01. Je tirai quelque argent de la vente de mon livre. Je libérai ma tante du souci de son loyer pour le reste de l'année. Chaque fois que le printemps vient sur New York, je ne puis résister aux appels de la terre qui viennent du New Jersey avec les brises du fleuve et il faut que je parte. Je partis donc. Pour la première fois de notre vie, je dis au revoir à Dean de New York et le lassai là. Il travaillait dans un parking (...) (p.387)
02. «Ah, Sal, bon Dieu, je voudrais que tu ne partes pas, vraiment je voudrais, ça sera la première fois que je serai à New York sans mon vieux copain» Et il dit (Dean):«À New York, je suis en exil, c'est Frisco mon port d'attache. (p.389)
03. Je m'apprêtais à partir pour le Mexique quand soudain Doll de Denver me téléphona une nuit et dit:«Eh bien, Sal, devine qui rapplique à Denver?» Je n'en avais aucune idée. «Il est déjà en route, c'est un tuyau que j'ai eu. Dean a acheté une bagnole et il est parti te rejoindre.» Soudain, comme dans une vision, j'ai vu Dean, Ange de feu, frissonnant, effroyable, venir à moi tout palpitant sur la route, s'approcher comme un nuage, à une vitesse énorme, me poursuivre dans la plaine tel le Voyageur au suaire, et fondre sur moi. Je vis son visage immense au-dessus des plaines avec son idée fixe démentielle et décharnée et ses yeux rayonnants; je vis ses ailes; sa vieille guimbarde, son char d'où jaillissaient des milliers d'étincelles et de flammes; je la vis qui embrasait tout sur son parcours, qui se frayait même sa propre route et passait à travers le maïs, les villes, anéantissait les ponts, asséchait les fleuves. Elle venait vers l'Ouest comme la colère. Je compris que Dean était de nouveau saisi de folie. (...) Il fonçait de nouveau vers l'Ouest à travers le continent gémissant et terrible et bientôt il allait arriver. (p.401)
04. Douze heures après (le départ de Dean, dans mon délire mélancolique, je pris enfin conscience de son départ. (...) Quand j'allai mieux je compris quelle vache il était mais je devais comprendre la complication impossible de sa vie, qu'il fallait bien qu'il me laisse là, malade, pour retrouver ses épouses et ses peines. «D'accord, Dean, je ne dirai rien.» (p.469) [Dean retournait à New York avec ses papiers de divorce en main, qu'il était venu chercher au Mexique]

jeudi 2 juillet 2009

Extraits de Sur la route de Jack Kerouac (2)

Aujourd'hui, je vous présente quatorze extraits tirés de la deuxième partie du roman, Sur la route de Jack Kerouac, Édition Gallimard, collection Folio Plus. (p.167 à p.275). J'espère, grandement, que vous apprécierez mon travail. Et, surtout, que cette lecture vous conduira au livre.

01. Les gens du Sud n'aiment le moins du monde les cinglés, ni le genre de Dean. Il sne faisaient absolument pas attention à eux. La folie de Dean s'était épanouie en fleur surnaturelle. (p.174)
02. J'avais passé un Noël paisible à la campagne, comme je pus en juger quand on revint à la maison et que je vis l'arbre de Noël, les cadeaux, et que je humai la dinde rôtie et entendis les conversations des parents, mais maintenant la mouche m'avait piqué de nouveau et le nom de la mouche c'était Dean Moriarty et j'étais bon pour un nouveau galop sur la route. (p.177)
03. «J'avais envie de me marier avec une fille, leur dis-je (à Dean et Marylou), afin de pouvoir reposer mon âme en sa compagnie jusqu'à ce qu'on soit vieux tous les deux. Ça ne peut pas durer toujours, toutes ces frénésies et ces galopades. Il faut aller quelque part, trouver quelque chose. (p. 180)
04. Naturellement, maintenant que je reviens sur cette énigme (un rêve) il s'agit simplement de la mort: la mort qui nous rejoindra avant le paradis. La seule chose après laquelle nous languissons au cours de notre existence, qui nous fait soupirer, et gémir et souffrir toutes sortes de doucereuses nausées, c'est le souvenir de quelque félicité perdue que l'on a sans doute éprouvée dans le sein maternel et qui ne saurait se reproduire (mais nous nous refusons à l'admettre) que dans la mort. Mais qui souhaite mourir? (...) J'en fis part à Dean et il y reconnut aussitôt le pur et simple désir de la mort pour elle-même; mais puisque aucun de nous ne ressuscite jamais, lui, à juste titre, ne voulait pas avoir affaire à elle, et je me rangeai à son opinion. (p.192)
05. C'étaient trois enfants (Dean, Marylou et lui) dans la nuit de la terre qui voulaient affirmer leur liberté et les siècles passés, de tout leur poids, les écrasaient dans les ténèbres. (p. 203)
06. (...) tandis que le fleuve (Mississippi) roulait ses flots sous les étoiles depuis le coeur de l'Amérique, je savais, je savais à la folie que tout ce que j'avais connu et connaîtrais jamais était Un. (p.227)
07. Quel est ce sentiment qui vous étreint quand vous quittez des gens en bagnole et que vous les voyez rapetisser dans la plaine jusqu'à, finalement, disparaître? C'est le monde trop vaste qui nous pèse et c'est l'adieu. Pourtant nous allons tête baissée au-devant d'une nouvelle et folle aventure sous le ciel. (p.241)
08. - Tout me rend triste. Oh, Bon Dieu, je voudrais que Dean ne soit pas si dingue. (p.252)
09. Je m'éveillai d'un profond sommeil (en Arizona) pour les voir tous endormis comme les agneaux et la bagnole arrêtée Dieu sait où - je ne pouvais rien voir à travers les vitres couvertes de buée. (p.254)
10. C'était triste de voir sa haute silhouette (Hingham, un écrivain) diminuer dans l'obscurité à mesure qu'on s'éloignait, exactement comme les autres silhouettes à New York et à la Nouvelle-Orléans: ils vacillent sous l'immensité étoilée et tout ce qu'ils sont est englouti. Où aller? Que faire? Dans quel but?... Dormir. Mais cette équipe de déments était bandée vers l'avenir.
11. Je regardais pas la fenêtre les clignotements du néon et je me demandais: Où est Dean et pourquoi ne s'occupe-t-il pas de nous (Marylou et lui)? J'ai perdu ma confiance en lui cette année-là. Je suis resté à San Francisco et j'y ai passé la plus sale période de ma vie. (p.264)
12. Je lui ai parlé du plus grand serpent du monde enroulé au centre de la terre (Sal raconte un rêve à Marylou). (...) Je lui dis que ce serpent c'était Satan. (...) Un saint, appelé docteur Sax le tuera (...) La faim et l'amertume me faisaient perdre les pédales. (p.265)
13. Je n'avais jamais vu de musiciens (de jazz) aussi loufoques. Tout le monde soufflait à Frisco. C'était le bout du continent; ils se foutaient de tout. Dean et moi, on se baguenauda de cette façon à San Francisco jusqu'à ce que j'aie reçu mon nouveau chèque de l'armée et que je fasse mon sac pour rentrer chez moi. (p.274)
14. À l'aube, j'ai pris mon car pour New York et dis adieu à Dean et à Marylou. (...) On pensait tous qu'on ne se reverrait plus jamais et on s'en foutait. (p.275)

lundi 29 juin 2009

Extraits de Sur la route de Jack Kerouac (1)

Sur la route de Jack Kerouac: un livre essentiel pour qui veut saisir le chemin parcouru depuis «cette route» jusqu'à celle de Cormac Mc Carthy. D'où venons-nous, où allons-nous? Je vous donne ici à lire douze extraits de la première partie de son roman, tirés de l'édition Gallimard, collection Folio Plus. Bonne lecture, et revenez pour lire d'autres extraits. (Photo ci-contre: Neal Cassidy et Jack Kerouac)

01. Avec l'arrivée de Dean Moriarty* commença le chapitre de ma vie qu'on pourrait baptiser «ma vie sur la route». Auparavant j'avais toujours rêvé d'aller dans l'Ouest pour voir le pays, formant toujours de vagues projets que je n'exécutais jamais. Pour la route Dean était le type parfait, car il est né, sur la route, dans une bagnole, alors que ses parents traversaient Salt Lake en 1926 pour gagner Los Angeles. (p.9, première page)
02. Mais alors ils s'en allaient [Dean et Carlo Marx*], dansant dans les rues comme des cloches dingues, je traînais derrière eux comme je l'ai fait toute ma vie derrière les gens qui m'intéressent, parce que les seuls gens qui existent pour moi les déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d'être sauvés, la démence de jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller ni sortir un lieu commun, mais qui brûlent, qui brûlent pareils aux feux jaunes des chandelles romaines explosant comme des poêles à frire à travers les étoiles et, au milieu, on voit éclater le bleu du pétard et chacun fait: «Aaaah!» Quel nom donnait-on à cette jeunesse-là dans l'Allemagne de Goethe? (p.16)
03. (...) je voulais mieux connaître Dean (...) parce que, dans une certaine mesure, il me faisait penser à un frère que j'aurais perdu depuis longtemps. (p.18)
04. Un gars de l'Ouest, de la race solaire, tel était Dean. (p.20)
05. Quelque part sur le chemin je savais qu'il y aurait des filles, des visions, tout quoi; quelque part sur le chemin on me tendrait la perle rare. (p.20)
06. Ma tante approuvait tout à fait mon voyage dans l'Ouest; elle dit que cela me ferait du bien, que j'avais trop travaillé pendant tout l'hiver et trop vécu entre quatre murs; elle ne trouva mëme (sic) pas à redire lorsque je lui avouai que je partais plutôt à la cloche. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était que je ne revienne pas trop en morceaux. Bref abandonnant mon gros manuscrit inachevé qui trônait sur mon bureau, refermant un matin mon lit douillet, je pris le large avec mon sac de toile où j'avais serré quelques objets indispensables et je mis le cap sur l'océan Pacifique avec mes cinquante dollars en poche**. (p.22)
07. (...) - j'étais loin de chez moi, obsédé et épuisé par le voyage, dans une chambre d'hôtel minable (...); je regardai le haut du plafond craquelé et réellement je ne sus plus qui j'étais pendant près de trente étranges secondes. Je n'étais pas épouvanté; j'étais seulement quelqu'un d'autre, un étranger, et ma vie entière était une vie magique, la vie d'un spectre. J'étais à mi-chemin de ma traversée de l'Amérique entre l'Est de ma jeunesse et l'Ouest de mon avenir, et c'est peut-être pourquoi cela m'est arrivé justement en et endroit et à cet instant, par cet étrange après-midi rougeoyant. (p.30)
08. Et, devant moi (il était à Frisco), c'était l'immense panse sauvage et la masse brute de mon continent américain; au loin, quelque part de l'autre côté, New York, sinistre, loufoque, vomissait son nuage de poussière et de vapeur brune. Il y a, dans l'est, quelque de brun et de sacré; mais la Californie est blanche comme la lessive sur une corde, et frivole - c'est du moins ce que je pensais alors. (p.122)
09. L'argent était là (au bureau télégraphique de la gare); ma tante me sauvait les fesses une fois de plus. (p.156)
10. J'ai cru que toute la sauvagerie américaine se trouvait à l'ouest jusqu'au moment de ma rencontre avec le Spectre de la Susquehanna [un col dans les Alleghanyhs] (p.162)
11. Le type qui me prit alors de sa bagnole était hâve et décharné, il croyait à l'action bienfaisante sur la santé d'une inanition contrôlée. Quand je lui dis, comme nous roulions vers l'Est, que je crevais de faim, il dit: «Parfait, parfait, rien de meilleur pour vous. Moi-même je n'ai pas mangé depuis trois jours. Je suis en route pour vivre cent cinquante ans.». Je dévorai le pain beurré [des sandwiches données par le type] (...). Tout à coup je me suis mis à rire. J'étais seul dans l'auto à l'attendre (...) et je ne pouvais m'arrêter de rire. Bon Dieu, que j'en avais marre de vivre. Le dingue me conduisit pourtant chez moi à New York. Tout à coup je me retrouvai à Times Square. J'avais parcouru huit mille milles à travers le continent américain et j'étais de retour à Times Square; et même en plein dans une heure de pointe, contemplant avec mes yeux naïfs de routier la démence absolue et la fantastique fanfaronnade de New York (...). (p.163)
12. En arrivant chez moi, je dévorai tout ce qu'il y avait dans la glacière. Ma tante se leva pour venir me voir. (...) Elle alla se coucher, mais moi tard dans la nuit, je ne dormais pas encore, je fumais dans on lit. Mon manuscrit à moitié rédigé était sur le bureau. Octobre la maison et de nouveau le travail. (p.165)
___* Dean Moriarty est le pseudonyme de Neal Cassidy. Celui-ci est, en fait, le héros du livre. Et, Jack Kerouac est le conteur et le témoin de leurs trois voyages entre 1946 et 1950. Carlo Max est le pseudonyme d'Allen Ginsberg, et celui de Jack Kerouac est Sal paradise.
___** Jack Kerouac recevait une pension d'ancien combattant, ayant servi dans la marine américaine , la US Navy.

lundi 8 juin 2009

Extraits de The Road de Jack London (3)

La suite... On ne peut qu'être touché par ce récit d'une sincérité désarmante... et touchante. Laissez-vous emporter!
7. Road-Kids and Gay-Cats. «Every once in a while, in newspapers, magazines, and biographical dictionaries, I run upon sketches of my life, wherein, delicately phrased, I learn that it was in order to study sociology that I became a tramp. This is very nice and thoughtful of the biographers, but it is inaccurate. I became a tramp — well, because of the life that was in me, of the wanderlust in my blood that would not let me rest. Sociology was merely incidental; it came afterward, in the same manner that a wet skin follows a ducking. I went on "The Road" because I couldn't keep away from it; because I hadn't the price of the railroad fare in my jeans; because I was so made that I couldn't work all my life on "one same shift"; because — well, just because it was easier to than not to. […] On the sand-bar above the railroad bridge we fell in with a bunch of boys likewise in swimming. Between swims we lay on the bank and talked. They talked differently from the fellows I had been used to herding with. It was a new vernacular. They were road-kids, and with every word they uttered the lure of The Road laid hold of me more imperiously. […] "Talkin' of 'poke- outs,' wait till you hit the French country out of Montreal — not a word of English — you say, 'Mongee, Madame, mongee, no spika da French,' an' rub your stomach an' look hungry, an' she gives you a slice of sow-belly an' a chunk of dry 'punk."' And I continued to lie in the sand and listen. […]Road-kids are nice little chaps — when you get them alone and they are telling you "how it happened"; but take my word for it, watch out for them when they run in pack. Then they are wolves, and like wolves they are capable of dragging down the strongest man. […] "Gay-cats" also come to grief at the hands of the road-kids. In more familiar parlance, gay-cats are short-horns, chechaquos, new chums, or tenderfeet. A gay-cat is a newcomer on The Road who is man-grown, or, at least, youth-grown. A boy on The Road, on the other hand, no matter how green he is, is never a gay-cat; he is a road-kid or a "punk," and if he travels with a " profesh, " he is known possessively as a "prushun." I was never a prushun, for I did not take kindly to possession. I was first a road-kid and then a profesh. Because I started in young, I practically skipped my gay-cat apprenticeship. […] The Road had gripped me and would not let me go; and later, when I had voyaged to sea and done one thing and another, I returned to The Road to make longer flights, to be a "comet" and a profesh, and to plump into the bath of sociology that wet me to the skin.» Because... Jack London s'explique sans détour. Que les aimables thuriféraires rangent leur encensoir! Que les cornes poussent aux redresseurs de tort, de tout acabit. Bref, qu'on se le tienne pour dit... et une fois pour toutes!
8. Two Thousand Stiffs. «A "stiff" is a tramp. It was once my fortune to travel a few weeks with a "push" that numbered two thousand. This was known as "Kelly's Army." Across the wild and woolly West, clear from California, General Kelly and his heroes had captured trains; but they fell down when they crossed the Missouri and went up against the effete East. The East hadn't the slightest intention of giving free transportation to two thousand hoboes. Kelly's Army lay helplessly for some time at Council Bluffs. The day I joined it, made desperate by delay, it marched out to capture a train. […] Being the latest recruit, I was in the last company, of the last regiment, of the Second Division, and, furthermore, in the last rank of the rear-guard. […] I kept a diary on part of the trip, and as I read it over now I note one persistently recurring phrase, namely, "Living fine." We did live fine. We even disdained to use coffee boiled in water. We made our coffee out of milk, calling the wonderful beverage, if I remember rightly, "pale Vienna." […] Somebody told me that Quincy was the richest town of its size in the United States. When I heard this, I was immediately overcome by an irresistible impulse to throw my feet. No "blowed-in-the-glass profesh" could possibly pass up such a promising burg. I crossed the river to Quincy in a small dug- out; but I came back in a large riverboat, down to the gunwales with the results of my thrown feet. […]I told a thousand "stories" to the good people of Quincy, and every story was "good"; but since I have come to write for the magazines I have often regretted the wealth of story, the fecundity of fiction, I lavished that day in Quincy, Illinois. […] As a sample of life on The Road, I make the following quotation from my diary of the several days following my desertion. […]"Tuesday, May 29th. Arrived in Chicago at 7 A.M. . . . " […]» Jack London quitte l'armée en désertant, et mettra fin à sa vie de vagabondage. Rappelons qu'il nous décrit des faites authentiques reliés à l'histoire socio-économique états-unienne, au moment de la dépression économique des années 1980.
9. Bulls. «If the tramp were suddenly to pass away from the United States, widespread misery for many families would follow. The tramp enables thousands of men to earn honest livings, educate their children, and bring them up God-fearing and industrious. I know. At one time my father was a constable and hunted tramps for a living. The community paid him so much per head for all the tramps he could catch, and also, I believe, he got mileage fees. […] But it's all in the game. The hobo defies society, and society's watch-dogs make a living out of him. It rarely pays to stop and enter into explanations with bulls when they look "horstile." A swift get-away is the thing to do. It took me some time to learn this; but the finishing touch was put upon me by a bull in New York City. […] Now I didn't know anything about the coming of the police; and when I saw the sudden eruption of brass-buttoned, helmeted bulls, each of them reaching with both hands, all the forces and stability of my being were overthrown. Remained only the automatic process to run. And I ran. I didn't know I was running. I didn't know anything. It was, as I have said, automatic. There was no reason for me to run. I was not a hobo. I was a citizen of that community. It was my home town. I was guilty of no wrong-doing. I was a college man. I had even got my name in, the papers, and I wore good clothes that had never been slept in. And yet I ran — blindly, madly, like a startled deer, for over a block. And when I came to myself, I noted that I was still running. It required a positive effort of will to stop those legs of mine.» Dans ce dernier article, on est tenu en haleine par le récit d'aventures, plus périlleuses les une que les autres. Il en réchappera... par chance. Le vagabond, ce «mangeur de durs», vivant à la dure, tirera des leçons de sa courte vie de hobo. Il en gardera une soif inassouvie de liberté, et un penchant marqué pour la justice sociale.
Jack London, le «Pionnier de la route» ouvre avec The Road le chemin à un autre style de vagabondage, celui de Jack Kerouac.
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Visitez le site français sur Jack London. Complet et intéressant.