01. Je tirai quelque argent de la vente de mon livre. Je libérai ma tante du souci de son loyer pour le reste de l'année. Chaque fois que le printemps vient sur New York, je ne puis résister aux appels de la terre qui viennent du New Jersey avec les brises du fleuve et il faut que je parte. Je partis donc. Pour la première fois de notre vie, je dis au revoir à Dean de New York et le lassai là. Il travaillait dans un parking (...) (p.387)
02. «Ah, Sal, bon Dieu, je voudrais que tu ne partes pas, vraiment je voudrais, ça sera la première fois que je serai à New York sans mon vieux copain» Et il dit (Dean):«À New York, je suis en exil, c'est Frisco mon port d'attache. (p.389)
03. Je m'apprêtais à partir pour le Mexique quand soudain Doll de Denver me téléphona une nuit et dit:«Eh bien, Sal, devine qui rapplique à Denver?» Je n'en avais aucune idée. «Il est déjà en route, c'est un tuyau que j'ai eu. Dean a acheté une bagnole et il est parti te rejoindre.» Soudain, comme dans une vision, j'ai vu Dean, Ange de feu, frissonnant, effroyable, venir à moi tout palpitant sur la route, s'approcher comme un nuage, à une vitesse énorme, me poursuivre dans la plaine tel le Voyageur au suaire, et fondre sur moi. Je vis son visage immense au-dessus des plaines avec son idée fixe démentielle et décharnée et ses yeux rayonnants; je vis ses ailes; sa vieille guimbarde, son char d'où jaillissaient des milliers d'étincelles et de flammes; je la vis qui embrasait tout sur son parcours, qui se frayait même sa propre route et passait à travers le maïs, les villes, anéantissait les ponts, asséchait les fleuves. Elle venait vers l'Ouest comme la colère. Je compris que Dean était de nouveau saisi de folie. (...) Il fonçait de nouveau vers l'Ouest à travers le continent gémissant et terrible et bientôt il allait arriver. (p.401)
04. Douze heures après (le départ de Dean, dans mon délire mélancolique, je pris enfin conscience de son départ. (...) Quand j'allai mieux je compris quelle vache il était mais je devais comprendre la complication impossible de sa vie, qu'il fallait bien qu'il me laisse là, malade, pour retrouver ses épouses et ses peines. «D'accord, Dean, je ne dirai rien.» (p.469) [Dean retournait à New York avec ses papiers de divorce en main, qu'il était venu chercher au Mexique]
02. «Ah, Sal, bon Dieu, je voudrais que tu ne partes pas, vraiment je voudrais, ça sera la première fois que je serai à New York sans mon vieux copain» Et il dit (Dean):«À New York, je suis en exil, c'est Frisco mon port d'attache. (p.389)
03. Je m'apprêtais à partir pour le Mexique quand soudain Doll de Denver me téléphona une nuit et dit:«Eh bien, Sal, devine qui rapplique à Denver?» Je n'en avais aucune idée. «Il est déjà en route, c'est un tuyau que j'ai eu. Dean a acheté une bagnole et il est parti te rejoindre.» Soudain, comme dans une vision, j'ai vu Dean, Ange de feu, frissonnant, effroyable, venir à moi tout palpitant sur la route, s'approcher comme un nuage, à une vitesse énorme, me poursuivre dans la plaine tel le Voyageur au suaire, et fondre sur moi. Je vis son visage immense au-dessus des plaines avec son idée fixe démentielle et décharnée et ses yeux rayonnants; je vis ses ailes; sa vieille guimbarde, son char d'où jaillissaient des milliers d'étincelles et de flammes; je la vis qui embrasait tout sur son parcours, qui se frayait même sa propre route et passait à travers le maïs, les villes, anéantissait les ponts, asséchait les fleuves. Elle venait vers l'Ouest comme la colère. Je compris que Dean était de nouveau saisi de folie. (...) Il fonçait de nouveau vers l'Ouest à travers le continent gémissant et terrible et bientôt il allait arriver. (p.401)
04. Douze heures après (le départ de Dean, dans mon délire mélancolique, je pris enfin conscience de son départ. (...) Quand j'allai mieux je compris quelle vache il était mais je devais comprendre la complication impossible de sa vie, qu'il fallait bien qu'il me laisse là, malade, pour retrouver ses épouses et ses peines. «D'accord, Dean, je ne dirai rien.» (p.469) [Dean retournait à New York avec ses papiers de divorce en main, qu'il était venu chercher au Mexique]