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mercredi 20 mai 2009

Mr B et Mr K

«Quand cette absurdité prendra-t-elle fin?, demande Mr Blank dans un accès de colère et un trop-plein de frustrations. Exaspéré, désespéré! «Elle ne prendra jamais fin.» Mr Blank vit dans un nulle-part, sans un-ailleurs, où l'horloge toujours-jamais rythme les jours, les heures, les minutes, les secondes.* Encerclé par des personnages qui lui intentent un «procès» qui ne prendra jamais fin, Mr Blank ne pourra échapper à son univers absurde.
On peut dégager une similitude entre le drame de Mr B et celui de Mr K dans Le procès de Franz Kafka. L'un et l'autre sont des riens, des inexistants, des vides juridiques. Ainsi, sans chef d'accusation, K est entraîné dans un tourbillon de procédures judiciaires sans rime ni raison.
Pour se rafraîchir la mémoire ou prendre contact avec cette oeuvre de Kafka, voici quelques suggestions.
D'abord, et avant tout, lire Le Procès. Disponible chez Gallimard, et dans d'autres librairies, 8,75$.
Voyez deux extraits vidéo en polonais, deux moments forts. Au-delà de la langue, on saisit bien le propos. Le jeu des acteurs est naturel et le ton est juste. On ressent l'émotion à fleur de peau de K. Le premier (le début du Procès) sur: http://www.youtube.com/watch?v=X_4Aj6hrmOA&NR=1; Le deuxième (K en prison, s'humiliant) sur: http://www.youtube.com/watch?v=6shSq9qSe0c
On ne saurait passer à côté de la réalisation magistrale d'Orson Wells:The Trial- l processo, 1962.On en trouve plusieurs extraits vidéo sur internet, dont le début :http://www.youtube.com/watch?v=HOnXCLcx6TM. Les hommes en manteau de cuir sont inquiétants et convoquent l'image de la gestapo. Atmosphère oppressante! De quoi vous glacer le sang!
Les adaptations théâtrales ne manquent pas: dramatique, fantastique, ubuesque. J'ai déniché, pour vous, une traduction-adaptation de Le Procès, par David Zane Mairovitch, consultable sur Google: http://books.google.ca/books?id=BNb-gy61vb8C&hl=fr. Alain Timar, le metteur en scène et scénographue écrit: «Ces contradictions, ces ambiguïtés, le monde paradoxal dans lequel évoluent Joseph K et ses acolytes nous immergent dans un univers d'un comique terrifiant, tragiquement burlesque. Mieux vaut donc en rire.» Alain Timar.
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* Un clin d'oeil à Paul Auster, et à Nathalie Sarraute.

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