Le romancier, par exemple Paul Auster, invente une histoire, et nous la raconte dans un livre. On lit ses mots, ses phrases, ses paragraphes, ses pages, son livre. On imagine, à partir de ce matériau, l'histoire de l'histoire racontée par l'auteur. Dans le scriptorium, comment voyez-vous Mr Blank et ses visiteurs, la chambre où il est confiné? Ainsi chacun fait son vidéo ou son film, en noir et blanc ou en couleur.
Pour ma part, l'unité de temps, de lieu, d'action: un jour, une chambre (sans vue sur l'extérieur), un «procès», ainsi que les visiteurs qui entrent et sortent de la chambre, un à la fois, ces éléments me ramenaient, sans cesse, à imaginer une pièce de théâtre. Ni une vidéo ni un film, mais une pièce de théâtre. Cette idée m'a turlupinée quelques jours, jusqu'à ce que je trouve un lien de parenté avec Six personnages en quête d'auteur de Luigi Pirandello. Voyons ça d'un peu plus près!
Dans la pièce de Pirandello, Six étranges personnages surgissent sur une scène où se déroule la répétition d'une comédie. Une étrange famille: le père et la bru, personnages principaux; la mère et le fils, personnages secondaires; un garçonnet et une fillette, présents et muets. Chassés par l'auteur qui les a créés, les personnages veulent vivre sur scène leur propre drame. Il demande donc au metteur en scène de rédiger un synopsis. Celui-ci se fait tirer l'oreille, mais finit pas accepter. Estimant que les acteurs jouent faux, ils revivront, eux-mêmes, le drame familial déclenché par le viol du père de sa bru. Il s'ensuivra une foire s'empoigne entre personnages et acteurs au sujet de la fiction, la réalité, de la véracité. Une véritable, et troublante, mise en abîme.
Dans le livre de Paul Auster, ce sont les personnages (pupilles ) créés par l'auteur, abandonnés par lui, qui se sont détachés de lui. Ils l'ont séquestré et lui demande de rendre compte du sort qu'il leur a fait subir (leur mission) dans ses romans. Aucun n'est satisfait de sa vie, tous se plaignent de lui. Tous veulent continuer à vivre. Ils ont donc besoin de leur auteur, mais, à présent, ce sont eux qui le contrôlent... le tiennent à leur merci.
«Sans lui, nous ne sommes rien, et le paradoxe, c'est que nous, les chimères du cerveau d'un autre, nous survivrons au cerveau qui nous a fabriqués, car une fois lancés dans le monde, nous continuons à exister jamais et on continue à raconter nos histoires, même après notre mort. (...) il ne peut ni mourir, ni disparaître, ni jamais être autre chose que les mots que j'écris sur cette page.» (extrait tiré des pages 144 et 145).
Une mise en abime, une oeuvre complexe, tout comme la pièce de Pirandello. J'y vois un lien de parenté...
Sait-on jamais, peut-être qu'un jour, un cinéaste ou un metteur en scène, passant par là, sortira les personnages de Paul Auster de leur lieu restreint pour les faire vivre ou revivre leur drame intérieur.
Pour ma part, l'unité de temps, de lieu, d'action: un jour, une chambre (sans vue sur l'extérieur), un «procès», ainsi que les visiteurs qui entrent et sortent de la chambre, un à la fois, ces éléments me ramenaient, sans cesse, à imaginer une pièce de théâtre. Ni une vidéo ni un film, mais une pièce de théâtre. Cette idée m'a turlupinée quelques jours, jusqu'à ce que je trouve un lien de parenté avec Six personnages en quête d'auteur de Luigi Pirandello. Voyons ça d'un peu plus près!
Dans la pièce de Pirandello, Six étranges personnages surgissent sur une scène où se déroule la répétition d'une comédie. Une étrange famille: le père et la bru, personnages principaux; la mère et le fils, personnages secondaires; un garçonnet et une fillette, présents et muets. Chassés par l'auteur qui les a créés, les personnages veulent vivre sur scène leur propre drame. Il demande donc au metteur en scène de rédiger un synopsis. Celui-ci se fait tirer l'oreille, mais finit pas accepter. Estimant que les acteurs jouent faux, ils revivront, eux-mêmes, le drame familial déclenché par le viol du père de sa bru. Il s'ensuivra une foire s'empoigne entre personnages et acteurs au sujet de la fiction, la réalité, de la véracité. Une véritable, et troublante, mise en abîme.
Dans le livre de Paul Auster, ce sont les personnages (pupilles ) créés par l'auteur, abandonnés par lui, qui se sont détachés de lui. Ils l'ont séquestré et lui demande de rendre compte du sort qu'il leur a fait subir (leur mission) dans ses romans. Aucun n'est satisfait de sa vie, tous se plaignent de lui. Tous veulent continuer à vivre. Ils ont donc besoin de leur auteur, mais, à présent, ce sont eux qui le contrôlent... le tiennent à leur merci.
«Sans lui, nous ne sommes rien, et le paradoxe, c'est que nous, les chimères du cerveau d'un autre, nous survivrons au cerveau qui nous a fabriqués, car une fois lancés dans le monde, nous continuons à exister jamais et on continue à raconter nos histoires, même après notre mort. (...) il ne peut ni mourir, ni disparaître, ni jamais être autre chose que les mots que j'écris sur cette page.» (extrait tiré des pages 144 et 145).
Une mise en abime, une oeuvre complexe, tout comme la pièce de Pirandello. J'y vois un lien de parenté...
Sait-on jamais, peut-être qu'un jour, un cinéaste ou un metteur en scène, passant par là, sortira les personnages de Paul Auster de leur lieu restreint pour les faire vivre ou revivre leur drame intérieur.
AVIS. Auteur chevronné recherché pour film ou pièce de théâtre. Veuillez prendre rendez-vous avant de vous présenter Dans le scriptorium avec votre curriculum vitae. Merci d'avance! Daniel Quinn.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire